Cette scène constitue une sorte d’indice mettant le spectateur sur la voie de la résolution de l’intrigue ; depuis le début du film on se doute en effet que le mari de Grace est mort et ne reviendra jamais, on ne revient pas de guerre après tant d’années d’une façon aussi soudaine et hasardeuse. Si la rencontre du couple est devenue possible, c’est parce que Grace est morte, seulement, elle ne le sait pas encore.

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Cette intrigue, et ce vague indice sont suggérés de manière visuelle, par l’effet de flou du brouillard environnant, perçu lors des plans d’ensemble comme une simple atmosphère angoissante, mais comme un non-lieu lors des plans rapprochés ou gros plans, qui ne laisse pas voir où se trouvent exactement les personnages. C’est presque comme s’ils étaient dans les limbes.

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Mais le réalisateur a pris soin de préserver le doute en camouflant ces indices par un jeu de plans/contre-plans très contrasté entre les deux protagonistes qui permet de mettre plus en exergue le caractère soulagé et (semble-t-il) vivant de Grace. L’attention est détournée, mais les indices sont tous là. C’est comme si la jeune femme, en enlaçant son mari, cherchait à recouvrir la non-existence de celui-ci de son apparente existence.